dimanche 24 janvier 2016

SPOL Janvier 2016

Voici les résultats de nos captures (baguages et contrôles) de ce premier SPOL de l’année 2016 qui s’est déroulé sous de bonnes conditions météo malgré le froid du vendredi soir.

Code
Espèce
Baguage
Contrôles
AEGCAU Mésange à longue queue
7
7
EMBCIT Bruant jaune
7

TURPIL Grive litorne
7

PARMAJ Mésange charbonnière
3
1
TROTRO Troglodyte mignon
3

CERYLA Grimpereau brachydactyle
1

ERIRUB Rougegorge familier
1
6
GARGLA Geai des chênes
1

PARCAE Mésange bleue
1
2
PARMON Mésange boréale
1

PASMON Moineau friquet
1

PRUMOD Accenteur mouchet
1

TURILI Grive mauvis
1

PAPALU Mésange nonnette

1
TURMER Merle noir

3
SITEUR Sittelle torchepot

1

totaux
35
21

A noter les captures de grives au dortoir (500 litornes avaient été observées dans le Grosswoerth en début de semaine).
Il est parfois utile de recourir à des clés afin de déterminer l’espèce capturée (ci-après exemple de feuille avec les clés pour les grimpereaux)


Mésanges à longue queue : rester ensemble pour passer l’hiver


En automne et en hiver, des troupes remuantes de Mésanges à longue queue parcourent nos parcs et nos jardins.
Photographie : Tony Hisgett
En automne et en hiver, les mésanges forment des troupes monospécifiques ou mixtes afin d'augmenter leurs chances de trouver de la nourriture et de repérer les prédateurs. Ces rassemblements sont appelés des "rondes" (lire Les rondes d'oiseaux). D’autres passereaux, comme les roitelets, les sittelles et les grimpereaux, peuvent les rejoindre.
La Mésange à longue queue (Aegithalos caudatus) fait partie de la famille des aegithalidés et non pas des paridés comme les autres mésanges. Elle est très petite (13 à 15 cm de long, dont 7 à 9 cm pour la queue). Son dos est noir avec une teinte lie-de-vin ou brun-rouge aux épaules, et son ventre est blanc. Chez les oiseaux ouest-européens (A. c. europaeus), une bande noire est visible du front à la nuque passant au-dessus de l'œil (lire Identifier les oiseaux du jardin en hiver). Chez les oiseaux nordiques (A. c. caudatus), la tête est entièrement blanche (lire Les Mésanges à longue queue nordiques : attention aux pièges !).
C’est la "mésange" la plus sociable : elle niche de façon coopérative et forme en automne et en hiver des troupes vives et peu farouches pouvant dépasser les 20 individus, facilement repérables par leurs cris fins, doux et bourdonnants : "sri-sri-sri" et "zerr".
Les Mésanges à longue queue mangent essentiellement des insectes, explorant les branches et le feuillage. Elles recherchent les zones les moins venteuses et les plus riches en invertébrés, surtout les haies, les jardins et les bois. Les zones cultivées et buissonneuses sont beaucoup moins attractives. Elles visitent assez rarement les mangeoires. Elles se déplacent ensemble, dans la même direction.
Les troupes sont souvent monospécifiques, mais elles peuvent rejoindre d'autres espèces de mésanges. Elles sont généralement composées d'un couple et de leurs jeunes, mais des adultes ayant aidé les petits durant la saison de reproduction les rejoignent souvent. Dès la fin de l'hiver, les mâles d'une troupe donnée se rapprochent des femelles des troupes voisines. Dans le cadre de la réalisation d'un atlas dans les comtés de Cheshire et de Wirral (Grande-Bretagne), les ornithologues ont constaté que 30 % des troupes étaient composées de plus de dix oiseaux et 2 % de plus de 20. Le 17 février 2001, deux groupes totalisant 55 oiseaux rejoignant leurs dortoirs séparés de 100 mètres ont été capturées dans un filet. Durant l'hiver1981-1982, à Wytham Wood près d'Oxford (Grande-Bretagne), la taille de 15 troupes variait entre 6 et 17 oiseaux, avec une moyenne de 10,6. Durant l’hiver 1982-1982, la taille de 21 troupes variait entre six et 14 oiseaux, avec une moyenne de 8,8. Dans une forêt mixte de l'île de Honshu au Japon, la taille de 243 troupes observées durant trois hivers (1965-1968) était comprise entre 3 et 15 oiseaux (7,6 individus en moyenne).
Les troupes sont très territoriales, leur domaine couvrant en moyenne 20 hectares, les plus grandes défendant les plus grands domaines. À Wytham Wood, la surface moyenne (15 troupes) des territoires était de 25 hectares durant l’hiver 1981-1982 et de 17 hectares (21 territoires) l’hiver suivant. Sur Honshu, le cœur de leur territoire, où se déroulait 80 % de l’activité des oiseaux (nourriture, baignade dans l'eau et la neige), avait généralement une forme ovale et s'étirait sur 200 mètres dans sa plus grande longueur, et elles effectuaient des déplacements à partir de ce secteur de base, au cours desquels la stabilité sociale du groupe est renforcée. Quand deux troupes se rencontrent, des affrontements peuvent éclater. 
La composition des groupes reste constante entre deux saisons de reproduction, les échanges d'individus étant très rares. La taille des troupes et la superficie du territoire hivernal influencent la répartition printanière des couples nicheurs.
Les Mésanges à longue queue dorment ensemble, souvent dans un buisson épineux dense et non pas dans une cavité. Elles se serrent les unes contre les autres (lire Comment les oiseaux supportent-ils les nuits d'hiver et comment les aider ?), ce qui explique peut-être également la nécessité de constituer des troupes hivernales. Les oiseaux cherchent à se placer au milieu du dortoir pour profiter de la chaleur de leurs congénères, mais la position des individus n'est pas fixe, les dominants ayant tout de même tendance à occuper les meilleures places. Les hivers rudes sont très meurtriers pour cette petite espèce qui ne pèse que 6 à 8 grammes et dont la température du corps est de plus de 40 °C : après l'hiver 1962-1963, l'espèce avait ainsi presque disparu de Wytham Wood. Elles peuvent tout de même survivre à une température nocturne de -20°C, grâce à leurs plumes très isolantes. Grâce à la succession d'hivers doux qu’à connu l’Europe au cours des dernières années, les effectifs de l'espèce ont augmenté.
Sources
  • N. W. Glen et C. M. Perrins (1988). Co-operative breeding by Long-tailed Tits. British Birds. Volume 81. Pages 630-641.. https://britishbirds.co.uk
  • Tony and Margaret Hayter. Long-tailed Tit (Aegithalos caudatus). Birds in Cheshire and Wirral. www.cheshireandwirralbirdatlas.org/species/long-tailed-tit-wintering.htm
  • Nakamura Toru (1969). Structure of flock range in the Long-tailed Tit:1. Winter flock, its home range and territory. Journal of the Yamashina Institute for Ornithology. Volume 5(5). Pages : 433-461. http://ci.nii.ac.jp/naid/130003572995/

Ornithomedia.com paru en octobre 2015

dimanche 17 janvier 2016

Virus Usutu : première détection en France chez des merles retrouvés morts

Les virus transmis par les moustiques deviennent une menace croissante en Europe occidentale, et la France n’est pas épargnée. Étroitement lié au virus West-Nile qui sévit actuellement en Camargue, le virus Usutu vient d’être isolé pour la première fois sur le territoire français, chez des merles retrouvés morts dans le Haut-Rhin. Une première alerte avait eu lieu en 2009-2010, chez des pies, lors d’une enquête sérologique sur la circulation des flavivirus dans le sud de la France.

Une mortalité anormale de merles noirs dans le Haut-Rhin, début août 2015, a mis en alerte le réseau Sagir. Une vingtaine de ces oiseaux ont été retrouvés morts sur la même commune, en une dizaine de jours. Deux d’entre eux ont alors fait l’objet d’un examen histopathologique au laboratoire départemental d’analyses vétérinaires. Ils présentaient une hépatomégalie et une splénomégalie, compatibles avec une infection virale.
Comme des épisodes de mortalités similaires ont été rapportés dans l’avifaune de pays voisins, ces dernières années, notamment en Allemagne, des prélèvements ont été envoyés au laboratoire de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les analyses par RT-PCR ont alors mis en évidence, chez deux merles, la présence d’un flavivirus. Son séquençage a permis de confirmer qu’il s’agit bien du virus Usutu.
Pour plus d’info aller sur : www.vetitude.fr/usutu| Le 25 septembre 2015


mercredi 6 janvier 2016

SPOL 2015

2015 étant terminé nous vous présentons les premiers résultats de notre SPOL.
L’année a été très riche avec pas moins de 726 captures dont :
  • 488 oiseaux bagués
  • 237 contrôles (qui parfois peuvent concerner le même oiseau et durant la même session)
  • 1 reprise (tué dans le filet avec un très fort soupçon sur un putois)

Les oiseaux bagués sont à mettre dans 2 catégories, ceux étant sur notre liste à étudier et les autres)

  1. Les espèces du SPOL
Mésange charbonnière
77
Rougegorge familier
54
Grive musicienne
20
Merle noir
18
Accenteur mouchet
6
Bruant des roseaux
6
Total
181



  1. Les espèces hors SPOL
Mésange bleue
85

Roitelet triple-bandeau
4
Mésange à longue queue
43

Grimpereau brachydactyle
3
Fauvette à tête noire
30

Pic épeiche
3
Pie-grièche écorcheur
25

Gobemouche gris
3
Rousserolle effarvatte
15

Gobemouche noir
2
Bruant jaune
15

Torcol fourmilier
2
Pouillot véloce
15

Loriot d'Europe
Roitelet huppé
13

Bouvreuil pivoine
2
Mésange nonnette
7

Grosbec casse-noyaux
1
Sittelle torchepot
7

Pic épeichette
1
Troglodyte mignon
7

Hypolaïs ictérine
1
Moineau friquet
6

Rossignol philomèle
1
Pinson des arbres
5

Rougequeue noir
1
Fauvette des jardins
5

Chouette hulotte
1
grimpereau familier
4

total
309

Sur ces 2 tableaux on voit rapidement que ce sont les espèces hors SPOL (29) qui sont les plus capturées, mais cela est tout à fait normal au vu du petit nombre (6) d’espèces concernées par ce SPOL. Parmi celles-ci ce sont surtout les Mésanges charbonnières qui se distinguent. On voit également que le nombre d’Accenteurs mouchets est en très forte régression par rapport aux oiseaux de cette espèce présents historiquement sur le site aussi bien en période de reproduction qu’en hiver. Pour ce qui est du Bruant des roseaux nous ne baguons probablement pas dans des sites appropriés au vu de ceux utilisés par l’espèce (phragmitaies, friches et cultures). Il serait peut-être bien de réfléchir si nous continuons à mettre la pression sur cette espèce ou si nous pourrions mettre en place un programme spécifique comme VOIE. La meilleure période serait alors le mois d’octobre et éventuellement un retour vers l’extrémité nord de la roselière centrale. Pour ce genre de programme supplémentaire il faudra que des nouveaux bagueurs et aide-bagueurs se joignent à nous.

Nombre de captures par filet.

             

Très rapidement on voit quels sont ceux ayant le «  meilleur apport ». Cela concerne un filet entièrement forestier (6) et un filet se trouvant entre une friche et un espace buissonnant (7). Les participants à ce SPOL pensent en grande majorité que le filet 7 serait à déplacer car il est dans un lieu ne correspondant pas véritablement au but recherché soit la capture des 6 espèces faisant partie du SPOL. Il est vrai que le protocole le permet puisqu’il est dit qu’on peut effectuer : d’ éventuels changements de préférence d’habitat entre saisons, et les barrières géographiques qui pourraient contraindre la dispersion des individus (et donc définir des limites de la zone d’étude biologiquement pertinentes)… Cela pourrait également concerner le filet 6 mais à voir où le poser et rester néanmoins dans les limites de la zone à étudier.

L’équipe du SPOL : Arthur, Aurore, Jean Pierre, Lucien (responsable du SPOL), Paul et Stéphane.