mardi 30 août 2016

Destruction des filets de baguage

Malheureusement à Munchhausen les actes de « vandalisme » continuent, encore ne savons-nous pas s'il s'agit véritablement de vandalisme ou si on veut nous faire quitter les lieux. En tout cas tous les moyens semblent mis en œuvre pour nous nuire de la plus dure des manières; en nous frappant à notre porte-feuille.Nous avons donc été obligés de porter plainte auprès de la gendarmerie, plainte qui nous a semblé être prise au sérieux après les vols que nous avions subits en 2015 (2 X 24 filets). Nous avons également envoyé une lettre au préfet ; lettre ouverte à de nombreux organismes et dont nous vous avons extrait quelques paragraphes ci-dessous.

Monsieur le Préfet,

La Station Ornithologique de Munchhausen assure depuis plusieurs dizaines d’années le suivi scientifique de programmes de baguage des oiseaux dans la Réserve Naturelle de Munchhausen (déjà avant la création de la réserve). Ces suivis se font sous l’égide du Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d'Oiseaux basé au Museum d’Histoire Naturelle à Paris. Ils servent aussi au Conservatoire des Sites Alsaciens, gestionnaire de la réserve, et à l’Etat pour établir le plan de gestion de l’espace protégé. Tout ce travail est entièrement fait bénévolement.

Depuis deux ans, 2015, la Station Ornithologique est victime d’actes de vandalisme, notamment de vol de matériel (2 fois 24 filets de baguage pour une valeur d'environ 2800 euros) et encore récemment, le 19 août 2016, 14 filets de baguage ont été détruits. Il nous semble que ces actes sont clairement destinés à empêcher les travaux de recherche et/ou la présence des ornithologues sur le terrain.

Nous vous sollicitons, Monsieur le Préfet, afin que les services de l’Etat et plus particulièrement l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage diligentent une enquête pour appréhender la ou les personnes à l’origine de ces actes incompréhensibles et inqualifiables.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, à l’expression de notre très haute considération.


Nous espérons que ces actes soient punis et souhaitons continuer à travailler sereinement dans cette belle réserve.




samedi 13 août 2016

Situation PHENO 2016




14-07-16 22-07-16 28-07-16 29-07-16 30-07-16 4-08-16 5-08-16 11-08-16 12-08-16
T
ACRSCI Rousserolle effarvatte Teichrohrsänger 1 19 22 41 54 70 19 56 52 58 392
ACRRIS Rousserolle verderolle Sumpfrohrsänger
2 3 1 5 3 1 1 2 6 24
LANRIO Pie-grièche écorcheur Neuntöter 1 4 3
1
1 1

11
SYLBOR Fauvette des jardins Gartengrassmücke
1
1 2 3 1 2
3 13
SYLATR Fauvette à tête noire Mönchgrassmûcke
4 1
2 3
2
9 18
ACRSCH Phragmite des joncs Schilfrohrsänger



1 2 1 2 1 2 9
HIPICT Hypolaïs ictérine Gelbspötter 1 1 1 1




1 5
PASMON Moineau friquet Feldsperling

4






4
SYLCOM Fauvette grisette Dorngrassmücke




1
1 1 2 5
COCTES Grosbec cassenoyaux Kernbeisser
2







2
JYNTOR Torcol fourmilier Wendehalz
2







2
LUSMEG Rossignol philomèle Nachtigal
1


1



2
TURPHI Grive musicienne Singdrossel
1




1
1 3
ACRARU Rousserolle turdoïde Drosselrohrsänger






1 1
2
EMBSCH Bruant des roseaux Rohrammer
1







1
ERIRUB Rougegorge familier Rotkehlchen








1 1
PARCAE Mésange bleue Blaumeise








1 1
PHOPHO Rougequeue à front blanc Gartenrotschwanz








1 1
PARPAL Mésange nonnette Sumpfmeise








2 1



3 38 34 44 65 83 23 67 57 85 501















Contrôles locaux
1 1 5 3 3 7 3 5 9 3 40

Contrôles BLB (ACRSCI)







1
1

Contrôles CZP (ACRSCI)








1 1

lundi 1 août 2016

Inondations

Dans le monde entier les inondations sont synonymes de perturbations non seulement pour l'homme mais surtout pour toutes les espèces d'oiseaux nichant près du sol. L'article suivant paru dans ornithomedia du mois de juin 2016 vous montre que des ornithologues du monde entier se sont penchés sur ce problème.

Grosswoerth inondé
Les inondations ont de graves conséquences sur les habitants des régions touchées (routes coupées, bâtiments emboués, cultures noyées...), mais lorsqu'elles se produisent en mai-juin, en pleine période de reproduction, elles perturbent aussi fortement de nombreux oiseaux : destructions des nids, noyades des oisillons, zones d'alimentation inaccessibles... Toutefois, plusieurs espèces parviennent à limiter les effets négatifs à court et moyen terme de ces montées brusques du niveau de l'eau grâce à des adaptations comportementales.
Dans un article publié en 2015 dans la revue The Condor, des ornithologues ont présenté les résultats de leur suivi de la nidification de deux passereaux nichant sur les rives du réservoir Arrow en Colombie-Britannique (Canada) : la Paruline jaune (Setophaga petechia) (272 nids suivis) et le Moucherolle des saules (Empidonax traillii) (81 nids étudiés). Lors d'une inondation, 28 % des nids de Parulines jaunes et 50 % de ceux de Moucherolles des saules ont été submergés, mais paradoxalement, la réussite globale de la nidification de ces deux espèces (mesurée par le Taux de Survie Quotidien des nids, ou DSR en anglais) a été peu impacté. Les auteurs supposent que l'inondation aurait réduit la pression de prédation, ce qui a permis de compenser au moins partiellement les effets destructeurs. D'autre part, à l'image des grèbes qui construisent des nids insubmersibles constitués de végétaux aquatiques (lire Parade des Grèbes huppés : postures, danses et cérémonies), le Moucherolle des saules niche fréquemment dans la végétation flottante de la tourbe, ce qui permet à ses oeufs et à ses petits de survivre aux inondations.
En Corée du Sud, des biologistes ont observé que le nombre de couples de Sternes naines (Sternula albifrons) nichant dans l'estuaire du fleuve Nakdong variait en fonction du niveau de la crue de l'année précédente (neuf à dix mois plus tôt) : plus le nombre d'oiseaux ayant été obligés de quitter leur site de nidification était important, moins le nombre de ceux revenant le printemps suivant était élevé. L'effectif peut ré-augmenter ensuite progressivement les années suivantes si la situation à chaque printemps demeure favorable. Il s'agit donc là d'une adaptation pour maintenir la population de l'espèce.
Le Bruant à queue aiguë (Ammodramus caudacutus) niche dans les marais salants en Amérique du Nord, qui peuvent être submergés lors des grandes marées. Des ornithologues ont découvert que leur période de nidification était synchronisée avec les cycles lunaires, qui ont justement une influence sur ces marées, ce qui leur permet d'éviter de nicher lorsque les coefficients sont les plus élevés.

Sources

  • Harry van Oort, David J. Green, Matthew Hepp et John M. Cooper (2015). Do fluctuating water levels alter nest survivorship in reservoir shrubs?. The Condor. Volume : 117. Numéro : 3. Pages : 376-385. www.aoucospubs.org/doi/abs/10.1650/CONDOR-14-154.1
  • Ji-Deok Jang, Seong-Gwang Chung, Kyung-Cheol Kim, Keon-Young Jeong, Dong-Kyun Kim, Ji Yoon Kim, Gea-Jae Joo et Kwang-Seuk Jeong (2013). Long-term adaptations of a migratory bird (Little Tern Sternula albifrons) to quasi-natural flooding disturbance. Ecological Informatics. Volume : 29. Numéro : 2. Pages : 166–173. Septembre.  www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1574954114001216
  • W. Gregory Shriver, Peter D. Vickery, Thomas P. Hodgman, and James P. Gibbs (2007). Flood tides affect breeding ecology of two sympatrics Sharp-tailed Sparrows. The Auk. Volume : 124. Numéro : 2. Pages :  552-560. www.aoucospubs.org